Communiqué de presse : Avant les municipales, faut-il déjà se recaser?

Avant les municipales, faut-il déjà se recaser ?

Etienne Desjonquères, premier adjoint de Gilles Demailly chargé de la démocratie locale, se fait nommer Directeur d’une structure, pour les 2/3, financée par la Mairie d’Amiens.

Olivier Jardé s’insurge quant à cette décision et s’étonne de la variété des compétences du 1er adjoint capable de passer sans transition de la direction du CES d’Etouvie au centre culturel Jacques Tati.

Verra-t-on peu à peu tous les adjoints se recaser dans les associations financées par la ville ou la Métropole?
Que fera la prochaine équipe municipale, qui succèdera à la majorité actuelle, de tous ces directeurs choisis pour leur adhésion politique plus que pour leurs compétences?
Que penseront les fonctionnaires municipaux qui ont postulé à ce poste ou les candidats évincés?
Quelle sera l’indépendance du conseil d’administration de Tati face à un Directeur qui tient la clé du financement de la structure qu’il dirige?

Olivier Jardé souhaite que la raison et la dignité fassent revenir l’équipe municipale sur cette décision déplorable. L’image de la classe politique toute entière en bénéficiera.

Article du Quotidien du Médecin du 26.05.11 : Recherche sur l’embryon : à tribord toute!


Publié sur Le Quotidien du Medecin

Recherche sur l’embryon : à tribord toute !

Comme le souhaitait le gouvernement, les députés ont renouvelé leur vote, à une large majorité (73 contre 33), en faveur de l’interdiction, avec dérogations, de la recherche sur l’embryon. Interdite par les députés en première lecture, autorisée par les sénateurs, puis de nouveau interdite, la recherche sur l’embryon et les cellules souches divise les parlementaires. « On ne ferme pas la porte aux avancées de la science », s’est justifié le ministre de la Santé Xavier Bertrand.

Le député Olivier Jardé (Nouveau Centre) regrette le manque de lisibilité de cette interdiction de principe par rapport aux pays étrangers. Gaëtan Gorce (PS) accuse le gouvernement de vouloir, sur ce sujet, « remporter une victoire politique ». « Même ceux (députés de la majorité) qui défendaient l’idée de l’autorisation ont été interdits d’hémicycle », a-t-il affirmé. « Je ne suis pas manipulée par un quelconque lobby », s’est défendue la secrétaire d’État Nora Berra. « Pas de pression ? Il y a des pressions terribles », glissait pourtant dans les couloirs de l’Assemblée un député de la majorité.

Les députés ont, par ailleurs, précisé les contours du diagnostic prénatal en stipulant que la femme enceinte devait recevoir une information « loyale, claire et appropriée ». Ils ont aussi repoussé le transfert d’embryon après le décès du père. Après un vote solennel programmé mardi prochain à l’Assemblée nationale, le projet de loi devrait retourner au Sénat le 8 juin.

> S. H.

Article de la Croix, le 23.05.11 : Bras de fer parlementaire autour des lois de bioéthique

Bras de fer parlementaire autour des lois de bioéthique

Alors que le Sénat a voté en avril 2011 en faveur d’une autorisation encadrée, la recherche sur l’embryon sera au cœur de l’examen en deuxième lecture du projet de loi de bioéthique à l’Assemblée nationale, qui débute mardi 24 mai.

Tout va se jouer cette semaine. Entamée il y a bientôt trois ans, la révision des lois de bioéthique entre dans sa dernière ligne droite avec l’examen du texte en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Dès mardi 24 mai, et jusqu’à vendredi 27 mai, les députés vont à nouveau plancher sur ce texte fondateur dont on peut désormais dessiner les grandes lignes, à une exception près : la recherche sur l’embryon.

Depuis le début de l’année, le sujet a donné lieu à de nombreux rebondissements. Le dernier en date : le vote en commission spéciale de l’Assemblée d’un texte autorisant ce type de recherche, interdit (avec dérogations) depuis la loi de 2004. Ce choix, le Sénat l’avait fait dès le mois d’avril, prenant à revers le gouvernement. Le vote de la commission spéciale était d’autant plus surprenant que lors de la première lecture à l’Assemblée, elle avait rejeté l’autorisation, préférant protéger l’embryon.

L’inconnue réside désormais dans l’attitude des députés en séance publique. Député villiériste de Vendée, Dominique Souchet a lancé jeudi 19 mai un appel cosigné par 57 de ses collègues dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles, dénonçant « l’impasse scientifique » et les dangers de la recherche sur l’embryon. « Passer de l’interdiction à l’autorisation est une transgression capitale ! », s’insurge le député.

« Je ne ferai rien qui puisse gêner la majorité parlementaire »
De fait, l’autorisation encadrée a de nombreux partisans, à commencer par le député PS de la Vienne, Alain Claeys. « C’est la position la plus logique », estime le président de la commission spéciale, jugeant « hypocrite » une interdiction que l’on assortit de dérogations et qui permet dans les faits aux chercheurs de travailler sur les cellules souches embryonnaires.

Sur ce sujet, la gauche est derrière lui ; mais aussi plusieurs députés de droite comme Yves Bur (UMP, Bas-Rhin), Bernard Debré (UMP, Paris) ou encore Olivier Jardé (Nouveau Centre, Somme), qui ont fait basculer le vote en commission. Pour ce dernier, les cellules IPS (des cellules souches adultes reprogrammées pour retrouver les caractéristiques de celles de l’embryon) « ne sont pas fiables à 100 % » et la France passe à côté de programmes de recherche internationaux en raison d’une législation illisible à l’étranger.

Pourtant, le rapporteur de la commission, Jean Leonetti, est convaincu que l’autorisation sera finalement repoussée en séance publique. Assuré du soutien du gouvernement, il pense que les élus de droite favorables à l’autorisation ne mettront pas l’exécutif en difficulté sur un sujet hautement symbolique, un an avant l’élection présidentielle de 2012.

Ce que confirme l’un d’entre eux. « Je ne ferai rien qui puisse gêner la majorité parlementaire », confie Jean-Sébastien Vialatte, député UMP du Var. Tout en souhaitant que l’interdiction soit levée, ce biologiste se contenterait du régime actuel « car l’essentiel, c’est que la recherche puisse se faire ». Il n’y a donc pas lieu, conclut-il, « de provoquer un psychodrame dans l’hémicycle ».

MARINE LAMOUREUX

Article du magazine la Vie, le 16.05.11 : Bioéthique : le débat sur l’embryon suscite des tensions à droite

BioéthiqueLe débat sur l’embryon suscite des tensions à droite
Claire Legros – publié le 16/05/2011

Le vote, en commission spéciale de bioéthique, de l’autorisation encadrée de la recherche sur l’embryon, divise la majorité parlementaire. Des négociations sont prévues cette semaine, avant les débats en séance programmés à partir du 25 mai.

Le débat sur la bioéthique n’en finit pas de faire des vagues. Le vote en commission spéciale, mercredi 11 mai à l’Assemblée nationale, de" l’autorisation encadrée" de la recherche sur l’embryon, suscite des remous au sein de l’UMP. Réunis dans le cadre de la deuxième lecture du projet de loi de bioéthique, une majorité des députés de la commission a en effet suivi le Sénat qui avait donné son feu vert, le 8 avril dernier, à l’utilisation des cellules souches embryonnaires pour la recherche.

Certes il ne s’agit « que » d’un vote en commission. Mais il marque un tournant et montre combien les questions de bioéthique touchent aux convictions personnelles et dépassent, sur le fonds, les clivages politiques traditionnels. En première lecture, les députés, en commission et en séance, avaient en effet suivi le projet du ministre de la santé, et tranché pour un régime d’interdiction, assorti de dérogations. Cette fois, une partie des élus de droite, la plupart de formation médicale, Bernard Debré, Jean Sébastien Vialatte et Olivier Jardé, ont choisi de se désolidariser du projet du gouvernement pour se rallier à la gauche.

L’amendement rétablissant une interdiction assortie de dérogations a été rejeté à une majorité de deux voix (21 voix contre 19). « Manifestement, la gauche était mieux mobilisée que la droite, estime le député UMP Hervé Mariton, partisan de l’interdiction. Moins de la moitié des inscrits à la commission étaient présents et l’absence du gouvernement, contrairement à la première lecture, a pu jouer un rôle.» « C’est vrai que l’absence des ministres à pu peser, constate le rapporteur de la commission, le député Jean Léonetti. Mais en bioéthique, c’est toujours compliqué, chacun vote en conscience, surtout en commission où les parlementaires présents sont les plus intéressés, analyse-t-il. On aboutit à une majorité à géométrie variable qui peut basculer à trois voix près. Le match n’est pas terminé, et l’on n’a pas fini de voir les majorités se faire et se défaire jusqu’au bout.»

Donnant-donnant. Les opposants à la recherche sur l’embryon ont, en réaction, rejeté en bloc l’article 19 sur l’assistance médicale à la procréation (AMP). En l’état, le texte voté par la commission interdit tout recours aux techniques d’AMP. Le blocage est réel. « Pour un certain nombre d’entre nous, la recherche sur l’embryon est suffisamment essentielle pour que son autorisation nous amène à rejeter l’ensemble du texte en séance », assure Hervé Mariton, dans une menace à peine voilée. « Il est évident que l’on ne pourra pas en rester là », admet de son côté Olivier Jardé (Nouveau centre), partisan de l’autorisation encadrée, mais qui se dit « prêt à revenir à une interdiction avec dérogations » même s’il juge la « nuance sémantique hypocrite ». « Je suis catholique pratiquant et je considère que les embryons qui ne font plus l’objet d’une autorisation parentale doivent être utilisés tant que la recherche est nécessaire et peut sauver des vies », explique-t-il.

Des discussions internes à la majorité sont prévus dans les prochains jours. La bioéthique devrait ainsi être au centre des débats mercredi lors d’un déjeuner prévu entre députés UMP et Patrick Ollier, ministre chargé des relations avec le Parlement. Y aura-t-il rappel à l’ordre du gouvernement et sera-t-il entendu ? La question mérite d’être posée alors que la majorité se fissure, avec l’adoption dimanche 15 mai par les députés du Parti radical de Jean-Louis Borloo de leur « indépendance vis-à-vis de l’UMP. » « Le moins que l’on puisse dire, c’est que le débat méritait davantage de sérénité », estime Olivier Jardé. Réponse dans l’hémicycle, à partir du 25 mai.