Olivier Jardé pose une question écrite sur l’avenir des biocarburants

Question publiée au JO le : 12/08/2008 page : 6872
M. Olivier Jardé attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, sur l’avenir des biocarburants. Les plans français et communautaire de développement des biocarburants ne porteront atteinte ni à la satisfaction des besoins alimentaires en Europe, ni même à notre vocation exportatrice de céréales vers les pays tiers. En effet, les objectifs français de 2015, soit 10 % d’incorporation dans les essences et le gazole mobiliseront environ 2,5 millions d’ha, alors que la surface nationale cultivée est de 14 millions d’ha et la SAU supérieure à 27 millions d’ha. La jachère constitue déjà une réserve de surfaces immédiatement mobilisables de 1,2 millions d’ha. De même, au niveau communautaire, les besoins sont évalués à 9-12 millions d’ha pour satisfaire l’objectif de 5,75 % en 2010, sachant que les terres arables représentent 100 millions d’ha dans l’UE dont 11 millions d’ha en jachères. L’octroi des aides directes aux producteurs dans le cadre de la PAC est soumis au respect de la réglementation en matière d’environnement, de santé publique, de santé des végétaux ainsi que des « bonnes conditions agricoles et environnementales », en particulier pour la protection des sols. Par ailleurs, les progrès réalisés dans les domaines agronomiques et variétal permettent d’améliorer ces pratiques continuellement. L’engagement du monde agricole dans le domaine de l’environnement et dans l’optimisation des intrants est déjà ancien : les quantités d’engrais épandues en France ont baissé de 20 % en 10 ans. Enfin, l’obligation communautaire de maintenir une certaine proportion de terres en pâturages permanents dans chaque État membre permet d’éviter une réduction majeure des stocks de carbone par le changement d’affectation des terres. L’évaluation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre par l’utilisation des biocarburants doit s’appuyer sur des études objectives et reconnues. L’étude réalisée par l’ADEME / DIREM en 2002 a démontré l’intérêt environnemental des biocarburants par l’analyse du cycle de vie du champ à la roue réalisée en France pour chaque filière, à savoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre de trois quarts par l’utilisation du biodiesel (EMHV) ou de l’éthanol pur et un ratio entre l’énergie restituée et l’énergie non renouvelable mobilisée de 3 pour le biodiesel (issu de colza), 2 pour le bioéthanol (issu de céréales ou de betteraves), contre 0,873 pour l’essence. Depuis janvier 2007, les charges liées à l’énergie ont explosé (+ 60 % sur le carburant, + 70 % pour le fioul lourd, + 50 % sur les engrais). Or, l’agriculture reste l’un des seuls secteurs économiques qui n’a pas la possibilité de répercuter la hausse de son coût de production sur son prix de vente. L’impact de la hausse du carburant ne se réduit pas à la seule question des carburants ; c’est le coût des intrants dérivés du pétrole (engrais, plastiques…) qui est en cause. Conjugué à la hausse de l’alimentation animale, cet alourdissement des charges compromet gravement le revenu de nombreux secteurs de production. La fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles souhaite donc une adaptation de la mise en place d’un carburant professionnel, l’introduction de diagnostics énergétiques, l’encouragement à l’autonomie énergétique des exploitations, la diversification des sources d’approvisionnement pour adapter durablement le potentiel de production agricole à la nouvelle donne énergétique. Il souhaite donc connaître la position du gouvernement quant aux revendications de la fédération qu’il soutient et à l’avenir des biocarburants.

Communiqué de presse – visite en France du Dalaï-lama

Olivier Jardé, Député de la Somme, membre du groupe d’étude parlementaire sur le Tibet souhaite la bienvenue au Dalaï-lama et se félicite de cette visite dans l’Hexagone qui compterait le plus grand nombre de pratiquants bouddhistes en Europe, soit 770.000 personnes, d’après l’Union bouddhiste de France.
Au cours de ce séjour à caractère essentiellement religieux, sa sainteté rencontrera les sénateurs et députés français. Cette rencontre est prévue demain au Palais du Luxembourg.
Pour Olivier Jardé, cette visite en France, au moment même des jeux Olympiques, revêt toutefois une dimension hautement symbolique et considère que « la liberté ne se négocie pas ».

Article de presse. La voix du Nord. 08.08.08

| LE TOUQUET |
Olivier Jardé, député de la Somme et conseiller général du canton de Boves, a tenu une conférence sur l’euthanasie. Son intervention était intitulée : « Après 60 ans, vivre en harmonie ». Voici le fruit de sa réflexion.
Le terme d’euthanasie a été créé par le philosophe Francis Bacon au XVIIe siècle. Pour lui, le rôle du médecin était triple : guérir, atténuer les souffrances, procurer une mort douce et paisible.
Au XIXe siècle, on distingue deux types d’euthanasie : active et passive. Longtemps le débat sur l’euthanasie est resté interne à la profession médicale. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, deux éléments ont éclairé différemment l’euthanasie : celle faite par le régime nazi sur les enfants mal formés ou handicapés et le problème de l’acharnement thérapeutique.
En novembre 2000, les Pays Bas ont été les premiers à légaliser l’euthanasie, sans que pour cela il n’y ait d’explosion de sa demande. Ils ont été suivis par la Belgique en 2002. L’Espagne admet implicitement le suicide assisté. Aux USA, l’état d’Orégon permet le suicide médicalement assisté, comme en Suisse.
En septembre 2003, La France s’est interrogée après le drame vécu par le jeune Vincent Humbert. Une mission d’information a été créée, où ont été entendus les hommes d’église, de sciences et de toutes les philosophies.
La fin de vie est un sujet sensible qui renvoie chacun à sa propre explication de la vie, de la maladie, de la souffrance et de la mort. Accepter de pousser son premier cri, c’est accepter de pousser son dernier soupir. La société actuelle est une société du zéro danger, du risque 0 et du 100 % assurance. Le débat sur l’accompagnement de la fin de vie est un débat entre qualité de vie et quantité de vie. Faut-il vivre plus longtemps ou faut-il mieux vivre ?
La philosophe Jacqueline Lagrée affirme : « L’espérance de vie en France a tellement augmenté qu’on ne saurait plus dire à quel âge il est normal de mourir. » Actuellement, l’espérance de vie des femmes est de 82 ans, celle des hommes de 76 ans avec une moyenne de 79 ans.
Les partisans et les opposants de l’euthanasie se battent sur le même terrain : la dignité de la personne humaine. Les patients et leurs proches attendent la même chose : l’abolition d’une souffrance inutile. Le suicide n’est pas légalement interdit car c’est un acte solitaire, une forme de liberté ultime. En revanche, l’aide au suicide est interdit. Les personnes d’environ 75 ans se suicident 6 fois plus que les jeunes de moins de 24 ans.
L’euthanasie est un acte aidé. La majorité des personnes se disant favorables sont des gens bien portants. Le problème existe, comme c’était le cas de Vincent Humbert, pour les personnes qui le souhaitent et qui n’en ont pas la possibilité physique. •

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