L’exemple suédois

350 journalistes, dont la moitié au moins d’étrangers, lors de la dernière conférence de presse (sur son programme) de Nicolas Sarkozy : le monde regarde la campagne présidentielle française avec le plus vif intérêt et la plus grande incrédulité.

La France, à qui tous reconnaissent un rôle mondial, limité, certes, mais réel, s’enfonce dans une « campagne électorale villageoise », comme la décrit Alain Duhamel, oubliant tout du monde, de ses problèmes et de ses enjeux, trop préoccupés de la réforme du permis de conduire, de la taxation des hauts revenus ou de l’emploi de la fonction publique.

Mis à part Nicolas Sarkozy (et pas toujours), les candidats ne proposent aucune analyse des solutions durables à la crise actuelle, des efforts à consentir, ni des espoirs en retour.

Il m’a semblé utile de réfléchir aux solutions que d’autres peuples ont imaginées pour donner un sens à la rigueur et un horizon à l’espoir. C’est pourquoi je vous invite à lire le texte joint, extrait du Figaro sur ce qu’ont fait les Suédois pour se tirer d’affaire et comment ils ont retrouvé la croissance et l’emploi.

La Suède a réussi à réformer son modèle de croissance après une grave crise financière dans les années 1990. Aujourd’hui, ses responsables politiques critiquent la gestion précipitée de la crise dans la zone euro.

Forte de la thérapie des années 1990 et de son insolente  santé financière, la Suède n’hésite pas aujourd’hui à donner des leçons à ses voisins de la zone euro.  Au moment où Mariano Rajoy inflige à l’Espagne « le budget le plus sévère de la démocratie », Bo Lundgren, ancien secrétaire d’Etat aux Finances suédois, l’homme de la restructuration bancaire et financière entre 1992 et 1994, critique vertement « l’austérité, appliquée trop fort et trop vite ». « Cela prolongera la récession, c’est un cercle vicieux, insiste l’actuel directeur du Bureau de la dette nationale. La difficulté est de trouver le bon dosage pour ne pas casser la croissance. La Grande-Bretagne par exemple va certainement trop loin. »

Retour vingt ans plus tôt : la Suède traverse une crise majeure. Eclatement de la bulle immobilière, banques en faillite, finances publiques dans le rouge, compétitivité en berne, récession… Une situation qui ressemble à celle de l’Espagne aujourd’hui. Le déficit public grimpe jusqu’à 12% du PIB en 1993 et la dette publique culmine à 80% en 1995 !

Entre coupes des dépenses, hausse de taxes et réformes, Stockholm se lance à marche forcée dans le redressement du pays. Au total le pays s’infligera une cure d’austérité équivalant à 11% du PIB sur sept ans. « Nous ne l’avons pas fait les deux premières années de récession », précise Bo Lundgren, qui fustige aussi le manque de « leadership » politique européen et le manque de réformes structurelles.

Modèle social moins généreux

C’est grâce à un large consensus politique et à une forte cohésion sociale que la Suède a réformé ses retraites dès 1990, dérégulé les services (transport, énergie, télécommunications,…) et surtout instauré des règles strictes sur les finances publiques en imposant 1% d’excédent budgétaire. « C’est l’une de nos grandes réussites dont devraient s’inspirer les pays en difficultés », suggère Tomas Poussette, chef économiste de la banque SBAB.

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