J’ai écouté Marine Le Pen…

J’ai écouté, l’autre soir, sur TF1, l’émission « Paroles de candidat ».

Je n’apprécie guère ce genre d’émissions qui ressemble à ces jeux, de première partie de soirée, conçus pour la détente. L’élection présidentielle demande, selon moi, plus de volonté d’informer, plus de pédagogie pour expliquer, davantage de sérieux pour convaincre, avec un seul objectif : dégager une majorité pour approuver les mesures d’intérêt général nécessaires à la France et aux Français.

Cette émission rassemble des Français qui ne représentent qu’eux-mêmes et viennent trop souvent demander : « que pouvez-vous faire pour moi ?! »

Evidemment, les réponses ont toutes les chances de tomber dans la démagogie la plus primaire. Le rôle des journalistes et des responsables politiques devrait être d’expliquer que, dans le monde d’aujourd’hui, tout est lié et que l’on ne doit surtout pas traiter les problèmes séparément. La mondialisation lie tous les problèmes les uns aux autres et les solutions ne peuvent être que globales, faute de quoi, elles créent plus de difficultés qu’elles n’en résolvent.

La liste serait longue de ces problèmes dont la solution était problème, pire encore :

–         le regroupement familial, qui rend si difficile l’intégration,

–         les 35 heures, qui ont bouleversé l’hôpital, la fonction publique, la police, et bien d’autres services publics,

–          l’abaissement sans mesure des barrières douanières, qui aboutit à une concurrence dévastatrice, 

–         80% d’une classe d’âge au BAC, qui a profondément dévalorisé ce diplôme,

–         la retraite à 60 ans, qui crée une poche à chômage pour les plus de 50 ans,

–         la relance budgétaire, qui ont provoqué un endettement mortel…

Malgré mes réticences sur l’émission, j’ai écouté et regardé Marine Le Pen car je pense qu’il est indispensable de connaître pour juger et de juger pour choisir.

Sa présence sur scène est incontestable. On l’y sent à l’aise et, si les propos sont durs et les attaques acérées, le sourire revient après chaque échange, énorme différence avec son père.

N’ayant ni formation aux sujets politiques, ni expérience des responsabilités électives, j’ai noté qu’elle se sentait à l’aise dans tous les sujets abordés même si, la tentation de « faire simple » la conduisait vite sur les sentiers de la démagogie. A chaque problème personnel, elle offre une aide d’Etat. Lorsque les journalistes économiques lui font remarquer que cela débouchera inéluctablement sur l’inflation, elle fouille ses papiers et annonce que NON! Sans autre explication.

J’ai eu le sentiment étrange que, quoique passionnée, elle ne croyait pas vraiment à ses solutions. Elle sait très bien que si la France taxe les produits étrangers, on lui rendra la pareille, elle sait pertinemment que la décroissance de l’emploi agricole est un phénomène mondial, que vendre nos produits suppose d’être compétitifs et, qu’en définitive, ses solutions à la crise n’ont aucune chance d’être appliquées.

Il suffit de voir ce qu’a fait le Front National en responsabilité à Dreux, Orange ou Toulon! La gabegie, népotisme et corruption ont mis fin à l’expérience en un mandat!

Ce qui compte, c’est de rassembler tous ceux qui cherchent moins à comprendre qu’à se révolter contre un système qu’ils n’admettent pas. S’exonérant de toute responsabilité dans le sort, souvent difficile, qui leur est fait, ils pensent qu’un autre système leur donnerait enfin une nouvelle chance. A leur manière, ils rêvent de révolution, oubliant qu’ils en sont souvent les premières victimes et les premiers sacrifiés.

Voilà une vraie question pour nous, démocrates : comment refaire adhérer à la nation ces égarés de l’espoir qui doutent de la République parce qu’ils n’en comprennent plus le message.

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