Election : concurrence ou division?

mairie d'Amiens OJTout le monde admet qu’une élection est une compétition avec un vainqueur et des vaincus. Toutefois, à la différence des compétitions sportives, les critères de sélection sont infiniment plus subtiles et souvent difficiles à cerner.

Pour gagner un 100 mètres par exemple, il faut et il suffit de battre ses concurrents sur la ligne d’arrivée et pour battre un record, afficher le meilleur temps. Pour y parvenir, un entraînement approprié s’impose et, si le talent s’en mêle, le résultat peut être au rendez-vous et personne ne le contestera.

Gagner une élection est autrement plus complexe. Le système à deux tours qui prévaut le plus souvent en France, fait qu’on élimine plus facilement qu’on ne choisit. Au second tour, l’électeur vote le plus souvent « contre » celui qu’il ne souhaite pas voir élu, plus qu’il n’approuve celui pour lequel il va cependant voter !

Ce vote « contre » est, lui aussi, subtil. Il n’est pas nécessairement contre le candidat lui-même, mais contre son chef de file national ou son parti. Par exemple, le résultat d’un vote aux élections européennes concerne moins les choix européens et plus la sanction d’une politique nationale qui déplait. Idem, hélas ! pour un référendum.

Reste ensuite le candidat lui-même avec sa personnalité, son histoire, sa ligne politique et sa capacité ou non à susciter l’adhésion. Le programme qu’il présente sert à le rendre crédible même si, on l’a vu avec François Hollande, les électeurs ne croient pas à toutes les promesses faites : la non renégociation du traite d’union européenne, la non tenue du déficit à 3%, la hausse de la TVA sont des promesses vite oubliées, alors que le « mariage pour tous » a pour argument « tenir une promesse de campagne » érigée en sermon sur la montagne…

La difficulté à cerner les critères de victoire entraîne la difficulté à choisir un candidat.

Même lorsque le candidat est sortant et que les électeurs ont pu juger son bilan, comme pour Gilles Demailly par exemple, le problème se pose si le bilan est faible, les résultats décevants et les concurrents dans le même camp, agressifs.

Plus difficile encore, le choix des candidats dans l’opposition.

Le vivier électoral des « contre » est nombreux mais divisé dans ses souhaits, comme dans son expression.

  • Battre Demailly les rassemble mais « pour qui et pourquoi » les divise !
  • Les électeurs d’un camp voudraient bien choisir « leur candidat » par une primaire à blanc[1] mais les modalités en sont si complexes (qui est candidat, qui vote, combien de tours, qui contrôle) et les expériences passées si peu convaincantes[2], que les partis les réserveront aux cas les plus complexes et dans les grandes villes où un corps électoral nombreux pourrait le justifier. Sur Amiens, ce serait absurde compte tenu du corps électoral très réduit et des risques de fraude que ce petit nombre entrainerait.
  • Difficulté supplémentaire : dans chaque camp on souhaite l’UNION, mais ce souhait est contradictoire avec l’exigence de pouvoir choisir son candidat ! C’est ainsi que des candidats peu soucieux de cohérence, affirment leur volonté d’union dans le temps même où ils annoncent leur candidature et même leur programme. Comprenne qui pourra !
  • Fondateur avec Alain Gest, Brigitte Fouré, Roger Mézin et Benoît Mercuzot (secrétaire général) du Club « Imagine Amiens », je pensais qu’il était le lieu naturel d’élaboration et d’ajustement du programme de l’opposition. Cela n’a pas été réussi!

Rien n’interdit de le faire maintenant : c’est mon souhait. Tous les candidats actuels, comme Hubert de Jenlis, en sont membres. Nous pouvons y travailler pour harmoniser nos projets largement similaires aujourd’hui.

  • Selon moi, il appartient à chaque formation politique, selon la procédure qu’elle choisit, de désigner son candidat. Le Nouveau Centre a choisi le sondage. Je m’y conformerai.
  • Les formations politiques donnent, au niveau national et après négociations, les investitures soit à un candidat d’union, soit au candidat de leur formation et il y a, dans ce cas, une primaire réelle de premier tour avec engagement réciproque, comme cela se fait à Gauche depuis 1978 de voter au second tour pour le candidat le mieux placé au premier.

Pour gagner cette compétition très particulière qu’est une élection, il faut établir des règles et les respecter :

– il appartient à chaque formation de choisir son candidat.

– il appartient aux instances nationales de donner les investitures.

– il appartient aux candidats de se respecter pour faciliter les reports de voix qu’ils soient de premier ou de second tour.

Ce sera ma règle.



[1] A la différence de la primaire réelle qu’est le premier tour d’une élection, la primaire à blanc vise à choisir un candidat et non un élu.

[2] Sans l’affaire du Sofitel, Hollande n’avait aucune chance. Martine Aubry a tenté d’avoir les Verts pour elle en leur faisant des concessions exorbitantes et Montebourg, choisi par les mêmes, a voté Hollande au second tour, en contrepartie d’une promesse ministérielle.

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