J’ai entendu Marine Le Pen…

Il y faut de la patience, presque de la vertu !

Son père me rendait furieux avec ses foucades, ses mauvais jeux de mots et sa façon malsaine de parler des races, des nazis, des collaborateurs, des arabes et des étrangers.

Sa fille me met vite mal à l’aise en donnant des réponses simplistes, donc facilement compréhensibles, à des sujets terriblement complexes, donc aux solutions nécessairement plus nuancées, plus subtiles et moins assimilables.

Que  l’immigration pose aujourd’hui un problème du fait de la difficulté à intégrer des populations très diverses tentées par le communautarisme, est peu contestable. Le bon sens commande d’en réguler les flux, de traquer les filières mafieuses qui font trafic de cette misère humaine et d’éviter à tout prix les dérives qui, sous prétexte de droit à la différence, aboutissent vite à tolérer des comportements, des exigences de vie sociale incompatibles avec notre mode de vie déjà particulièrement accommodant avec les diversités sociales.

Pourquoi vouloir, comme elle le fait, y voir la source de tous nos maux : économiques, sécuritaires, sociaux et budgétaires ? Pourquoi sa condamnation d’une politique passe-t-elle, très vite, par un vocabulaire où le racisme affleure, par des propositions, où la méfiance de l’autre aboutit vite à son rejet, où les exemples choisis sont vite généralisés pour que l’exception devienne la règle et le fait divers, un fait quotidien !

Que l’Europe et l’Euro connaissent des difficultés, qui peut le nier ? Mais qui peut croire que quitter l’Union et abandonner l’Euro puissent-être une solution? En 1983, François Mitterrand et Laurent Fabius l’ont envisagé pour dévaluer plus librement et sortir, par une décision de folie, d’une politique économique irresponsable qui avait conduit à trois dévaluations. Ils y avaient renoncé car l’Europe était la dernière digue de protection contre l’aventure et le Président socialiste trouvait alors cette belle formule : « la France est mon pays, l’Europe notre avenir ». Marine Le Pen devrait relire attentivement notre histoire nationale pour mesurer ce que coûtent les protectionnismes, les replis sur soi et les nationalismes.

Que des pans entiers de notre économie s’effilochent, qui peut le nier ? Grandes industries comme petits commerces, agriculture ou services de proximité, toute notre vie économique est sous tension du fait d’une mondialisation qui, brutalement, soumet à concurrence, exige effort et productivité, bouleverse compétitivité et genre de vie, une France qui vivait à crédit au rythme des 35 heures, de la retraite à 60 ans et des statuts publics payés à crédit.

Mais qui peut croire que le repli sur soi serait la solution alors que nous vivons massivement des importations parce qu’elles sont moins chères et donc plus attractives pour les clients que les produits français ?

Qui peut penser que de nouvelles aides, payées par une planche à billet non régulée, aideraient qui que ce soit à s’en sortir puisque les aides signifient des impôts et que les impôts sont peu compatibles avec le développement.

Oui, les français demandent davantage de sécurité mais pas au point de renoncer à la légitime protection des libertés individuelles ; oui, à une police encore plus efficace mais non, aux bavures qui deviendraient des habitudes ; oui à des contrôles qui limitent les fraudes insupportables, mais non à un « flicage » où, le soupçon engendrerait la dénonciation, la dénonciation, la méfiance et la méfiance, le repli sur soi.

En éteignant mon poste, j’ai ressenti une inquiétude. Au bout de la logique de Marine le Pen, il y a l’échec de la droite : la gauche n’est qu’un adversaire, la droite son ennemi ! C’est pour cela que les socialistes l’instrumentalisent régulièrement. Cette fois encore avec cette nouvelle proposition d’offrir un droit de vote aux étrangers.

L’échec de la droite républicaine pourrait, selon ses vœux, aboutir à ce qui s’est passé ailleurs, où la peur d’une gauche extrême (voire la poussée de M. Mélenchon) pourrait aboutir à une droite extrême dont le Front National serait le socle commun.

Le centriste que je suis se battra de toutes ses forces pour ne jamais en arriver là.

Aux électeurs  de choisir….

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