Article de l’AFP du 25.02.12 : Le parti de Morin donne son soutien à Sarkozy mais reste profondément divisé


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Le parti de Morin donne son soutien à Sarkozy mais reste profondément divisé (PAPIER GENERAL)

Par Pierre ROCHICCIOLI

NOGENT-SUR-MARNE, Val-de-Marne : Le Nouveau centre d’Hervé Morin s’est prononcé samedi en faveur de Nicolas Sarkozy plutôt que François Bayrou dans la course l’Elysée, au terme d’un congrès marqué par de profondes divisions, tant sur sa stratégie que sur sa gouvernance, qui menacent son avenir

Huées, sifflés, noms d’oiseaux, demandes de "démission"… Le congrès extraordinaire du NC, destiné à trancher la ligne politique du parti de centre-droit pour la présidentielle, après le retrait de son président Hervé Morin, avait un parfum de règlements de compte.

Les divisions ont opposé les partisans d’un soutien à Nicolas Sarkozy, qui ont finalement remporté la mise avec 84% des voix, et ceux de François Bayrou (16%). En outre, les proches d’Hervé Morin ont été confrontés aux ténors du parti qui aimeraient tourner la page de sa gouvernance.

Quelque 550 militants avaient pris place samedi au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne pour assister à la confrontation annoncée de leurs leaders. Certains dirigeants avaient pris soin de se faire accompagner par cars entiers pour que soient bruyamment soutenues dans la salle leurs prises de parole à la tribune.

"A la démocratie des autobus, je préfère celle du vote des militants", a lancé en fin de journée Hervé Morin en se moquant notamment de son rival et numéro 2 du parti, Jean-Christophe Lagarde, qui avait affrété plusieurs cars en provenance de sa ville de Drancy.

L’annonce le 16 février du retrait de la candidature de l’ex-ministre de la Défense (crédité de 0,5% des voix) et son ralliement à Nicolas Sarkozy a ouvert la boîte de Pandore du NC, où sa démarche présidentielle ne faisait pas l’unanimité.

Trois motions étaient proposées au vote électronique des 7.319 militants inscrits. Seuls 33,17% d’entre eux se sont finalement exprimés.

La première, portée par Hervé Morin, défendait un soutien à Nicolas Sarkozy. mais en expliquant que sa candidature avortée avait été bénéfique pour le parti. Elle a obtenu 67,63%.

"Je maintiens aujourd’hui que notre campagne a été utile. Avant, on nous prenait pour l’UMP ou le MoDem, maintenant, au moins, on sait qui on est", a avancé M. Morin sous les huées d’une partie de la salle.

La seconde motion, portée par le député de la Somme, Olivier Jardé, s’est également prononcé pour M. Sarkozy mais en se montrant plus critique sur le parcours présidentiel chaotique de M. Morin. Elle a obtenu 16,51% des voix.

"Hervé, tu nous proposes un congrès de rédemption, ou un vote effacerait une faute", a résumé Olivier Jardé. "Nous payons cher, et ce n’est pas fini, ton aventure non-légitimé par un Congrès. Nous voilà ravalés au niveau de Dupont-Aignan, même pas Villepin, Boutin ou Joly et tu n’as même pas obtenu les signatures", a-t-il constaté.

Sur le même thème, le ministre François Sauvadet et Jean-Christophe Lagarde ont également pilonné leur président en lui reprochant de s’être lancé dans une "aventure individuelle" sans consulter le parti.

"On se croirait dans un congrès du PCUS (en Union soviétique, ndlr). Tout va mal mais on nous dit, c’est un grand succès pour le parti", a résumé M. Lagarde, prenant date avec M. Sauvadet pour le congrès d’automne où sera remis en cause statutairement la présidence du parti.

Enfin, la troisième motion (15,86%), soutenu par le président des jeunes centristes Jérémy Coste et le sénateur Yves Pozzo di Borgo, proposait de soutenir François Bayrou, le seul à leurs yeux à porter aujourd’hui les valeurs centristes.

Ce dernier texte pourrait conduire à terme à un éclatement du parti. Même mis en minorité, nombre de sénateurs centristes l’ayant voté ont décidé de s’engager au côté du patron du MoDem.

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