Le cas Bayrou

La tentation de suivre François Bayrou est significative au Nouveau Centre, elle serait cependant mortelle pour notre famille.

Certes, Nicolas Sarkozy nous a suffisamment irrité, comme une large proportion de Français, pour que l’on comprenne ce sentiment. Pourtant, les réformes entreprises, auxquelles nous avons pris toute notre part, ont fait bouger le pays dans le bon sens.

A l’inverse, la posture politique comme le projet économique de François Bayrou nous feraient régresser.

La posture politique : Le Nouveau Centre est né de ce refus du ni-droite ni-gauche qui est sympathique à la pensée mais inapplicable dans l’action.

Sympathique, car il est toujours séduisant d’être dans la synthèse plus que dans l’affrontement, dans la conciliation plus que dans l’opposition, dans le compromis plus que dans un camp.

Mais c’est confondre le vote et la pratique du pouvoir. Par nature, le vote tranche, arbitre, définit un vainqueur et un vaincu. Il a besoin de clarté dans ses objectifs et de fermeté sur ses valeurs. La pratique du pouvoir, à l’inverse, demande le dialogue, accepte le compromis et teste plusieurs chemins pour concilier les modalités et les objectifs.

Dans la définition des modalités, nous pouvons prendre en compte telles ou telles demandes de nos adversaires politiques, car en démocratie le respect des minorités est essentiel, mais nos objectifs restent différents, nos valeurs autres.

Lorsque le choix politique perd de sa clarté, les majorités deviennent incertaines et la démocratie s’affaiblit.

Pour moi, le Centre ne peut gouverner avec la gauche tant qu’elle confondra l’Egalité avec la jalousie égalitariste, la Liberté avec la licence, la Fraternité avec l’assistanat. Je refuse tout autant une droite qui exclut, qui stigmatise, qui divise.

Les propositions économiques : François Bayrou, c’est vrai, avait insisté avant les autres sur la nécessité de s’attaquer à la dette. Mais s’il avait été élu en 2007 avec Ségolène Royal qu’aurait il fait pour la dette face à la crise ? Aurait il, à l’inverse de tous les autres, augmenté les impôts et refusé la relance? Je gage que NON. L’eut-il voulu que ses alliés s’y seraient opposés : ils demandaient PLUS de relance, PLUS d’aides, PLUS d’emplois publics!

Aujourd’hui, il propose la création de deux tranches supplémentaires d’impôt sur le revenu à 45% et 50% (Plus que François hollande) une hausse de 2 points de TVA sans compensation de charges et 50 Milliards de réduction des dépenses publiques !

Qui peut y croire ? Quelle majorité voterait cela ?

Rien n’est pire en politique que de changer ses alliances. Il faut, dans celle choisie, se faire respecter. Ce respect est le prix de la loyauté, il est aussi la base d’un dialogue abouti avec ses partenaires. C’est ce dialogue que je choisis et que je souhaite engager… Au plus vite.

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